Etapes du deuil
Chacun franchit les différentes étapes à son rythme, en fonction de son passé, de son histoire, de ses ressources personnelles.
Chacun franchit les différentes étapes à son rythme, en fonction de son passé, de son histoire, de ses ressources personnelles.
Après la perte d’un être aimé, le survivant est en état de choc : il est sidéré, abattu.
A l’annonce du décès, la première réaction est le refus ou le déni : la personne se dit que ce n’est pas possible, qu’il y a une erreur. Elle refuse de croire et d’accepter la disparition de la personne décédée.
La personne en deuil vit de façon automatique, sans être vraiment présente. Elle peut éprouver une grande difficulté à réfléchir ou à prendre des décisions.
Elle peut aussi sentir une certaine distance par rapport à l’entourage.
Cette phase commence lorsque la personne en deuil prend conscience de la souffrance et du vide laissés par la perte. La tristesse et le désespoir apparaissent. Après la mort d’un proche, tout semble dérisoire. La personne envisage l’avenir avec crainte : elle n’a plus goût à rien. Peu à peu, elle s’isole du monde extérieur. Ce repli sur soi peut entraîner un ralentissement des activités intellectuelles (par exemple perte de la mémoire).
La douleur morale est essentiellement liée à un sentiment d’abandon, de solitude et de manque. La personne découvre que sa vie a basculé. Elle réalise qu’elle doit s’occuper seule de l’éducation des enfants pour un veuf ou une veuve et assurer l’organisation du foyer. La désorganisation de la vie relationnelle et matérielle peut amener la personne à prendre des décisions brutales qu’elle regrettera par la suite.
Ce qu’il faut retenir, c’est que cette phase de désorganisation est "normale". En effet, la douleur morale est l’expression et la conséquence du travail de désinvestissement qui s’opère nécessairement après la perte d’un être aimé.
Ce désinvestissement s’effectue de la manière suivante. Chaque souvenir, chaque image du passé sont remémorés et associés à l’idée de perte et de disparition. Ce processus s’accompagne d’un désintérêt pour le monde extérieur, d’une absence d’élan, de goût pour la vie et parfois de l’idée ou du désir de mourir (même s’ils ne sont pas exprimés verbalement).
Cette période commence lorsque la perte est acceptée, reconnue en tant que telle. C’est la période de reconstruction de soi : la personne est capable de se tourner vers l’extérieur, de créer de nouveaux liens et de retrouver goût à la vie.
Cette période n’est pas acquise une fois pour toutes, elle peut être perturbée par un anniversaire ou un événement fortuit.
Cette réorganisation ne peut se faire sans l’aide des autres. Les personnes ont besoin d’un appui, d’une bouée pour refaire surface. Or, on constate, dans la société contemporaine, une grande solitude et une difficulté à exprimer et à partager une peine.
Le milieu du travail ou la simple exécution des obligations habituelles, qu’elles soient professionnelles ou familiales, peuvent aider à maintenir un certain cadre de vie, mais, peu à peu, la solitude se fait sentir, et le besoin apparaît de s’appuyer sur les autres.